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Histoire et patrimoine

HISTOIRE DE SAINT VINCENT

Son origine
Des haches en pierre polie datant de l’époque néolithique et une pièce d’or de Dioclétien (IIIème siècle après JC) retrouvées sur la commune prouvent des occupations anciennes.

La voie romaine reliant Rieux à Carhaix passait à la Chaussée.

Au commencement, c’était Peillac, plus précisément Poliac Plebs. Ce lieu est mentionné dès 849 dans le cartulaire de Redon.

Saint-Vincent est une ancienne trève de Peillac et dépend de la seigneurerie de Cranhac comprise dans le comté de Rieux. Elle a été érigée en paroisse au début du XIème siècle après les invasions normandes.

Saint-Perreux est également mentionné dès le IXème siècle dans le cartulaire de Redon. En 1398, il est juridiquement dépendant de la seigneurerie de Castellan en Saint-Martin-sur-Oust mais c’est une trève rattachée à la paroisse de Saint-Vincent-sur-Oust.

Au XVIIème siècle, le territoire de Saint-Vincent s’organise autour de quatre frairies (le bourg, le Pont, la Touche et le Ménéhy) ainsi que la trève de Saint-Perreux. Cette subdivision ecclésiastique avait son propre curé et jouissait d’un état-civil indépendant lui conférant le pouvoir de tenir ses registres de baptêmes, mariages et sépultures dont les plus anciens remontant à 1603.

Le 14 décembre 1789, l’assemblée constituante fonde les municipalités suivant les limites de paroisse. Saint-Perreux est "détaché" de Saint-Vincent et devient une commune en 1790.

Aujourd’hui la commune dépend du canton de Guer et de la Communauté de Communes du Pays de Redon.

Elle compte 1626 habitants sur 1066 ha.

PATRIMOINE NATUREL : SITE DE L’ILE AUX PIES

•La carrière du Houssac
La carrière a fermé ses portes en 1930. A cette époque, une centaine d’ouvriers travaillaient sur le site pour l’extraction, la taille du granit et l’expédition sur des péniches.

•L’Oust et le canal de Nantes à Brest
La canalisation de l’Oust
Un projet de canal reliant Nantes à Brest prend forme en 1806. Son achèvement sera effectif avec 360 kilomètres, 238 écluses et un dénivelé de 555 mètres.
L’Oust et notamment le canal de Nantes à Brest a été une voie fluviale très fréquentée, permettant de transporter diverses marchandises. De nombreuses péniches passaient sur le site de l’île aux Pies et certaines venaient chercher les blocs de granit de la carrière.
Le chemin de halage permettait de remorquer les bateaux.
Aujourd’hui, ce secteur de la basse Vallée de l’Oust est devenu un site touristique où se concentrent des activités de loisirs telles que la randonnée, la location de canoë, escapade verticale, escalade, pêche, circuits VTT.

PATRIMOINE RELIGIEUX

• Ancienne église
L’ancienne église prenait place à l’emplacement de la mairie. Elle est datée du XVème siècle, et probablement de style gothique flamboyant selon certaines descriptions de la baie du chœur. Un vitrail y montrait les armes des comtes de Rieux.
En effet, Jean IV (1447-1518), régent du duché de Bretagne et tuteur de la duchesse Anne, est également comte de Rieux.
Au cours du VXème siècle, il acquiert la seigneurerie de Cranhac en Peillac. C’est pourquoi, on retrouve ses armes sur l’un des vitraux de l’ancienne église.
L’église avait été agrandie de deux chapelles, l’une au sud en 1629 et son pendant, au nord en 1828.
A la fin du XIXème siècle, l’église est considérée comme vétuste et menacée de ruine. Une photo de 1903 montre qu’elle a perdu son clocher.

• Nouvelle église
Au cours de la seconde moitié du XIXème, le département d’Ille et Vilaine est sous l’emportement architectural des œuvres d’Arthur Regnault et de ses collègues architectes. 170 églises sur 361 communes d’Ille-et-Vilaine seront remplacées par un nouvel édifice. En 1890, Saint-Vincent-sur-Oust, sous l’impulsion de l’Abbé François Monneraye prend la même décision qu’avaient su adopter Cournon, la Gacilly ou Bains-sur-Oust : se doter d’une nouvelle église.
Sans aucune autorisation, l’entreprise prend forme dès 1899 par le creusement des fondations. L’architecte du projet est l’abbé Brisacier, curé de Lignières en Indre et Loire dans le diocèse de Tours. Les plans croix latine établissent une nef de 40 mètres de long pour un transept de 18 mètres.
Les devis estiment la dépense aux alentours de 70 000 francs. Le coût total se montera à presque 115 000 francs. La moitié de la somme viendra des dons en argent des familles pour la majeure partie et de dons en nature comme des charrois de pierre, de sable ou de bois.
La commune offrira la flèche pour 8 000 francs, ainsi que le dallage ou le mur extérieur...
La première messe est célébrée le 06 décembre 1903. L’édifice sera consacré le 16 avril de la même année.

• Croix

• Calvaire

PATRIMOINE ARCHITECTURAL

•Châteaux
Launay

Ce château a été construit en 1865. L’édifice est de style néo-gothique. Il comporte deux tours circulaires avec toiture en poivrière. Les mâchicoulis, les ouvertures à meneaux et croisillons et les lucarnes surmontées d’un fronton triangulaire sont également des éléments directement inspirés du Moyen-Age et de la tradition des manoirs gothiques bretons.

Boro

Le château actuel englobe les structures de l’ancien manoir auquel deux pavillons ont été ajoutés, le premier en 1840, le second en 1890.
Le parti général est de style néo-XVIIème. Comme pour les autres châteaux néo, on choisit un style ancien que l’on accommode pour rendre l’édifice habitable selon les règles du confort moderne. Le tout prend place dans un contexte paysager étudié.

Manoir de Painfaut
L’édifice de style classique reprend, sur le pavillon principal, des éléments empruntés à l’architecture gothique des manoirs bretons.
Les trois linteaux de l’élévation sud possèdent chacun un décor en accolade. Le linteau de la porte est orné de choux frisés et surmonté d’un pinacle.

•Maisons
Maisons du XVIIème siècle : Patis, la Pételaudière, la Tour, la Fontaine

FAITS MARQUANTS DU XXÈME SIÈCLE

La Résistance en pays de Redon
le 22 juin 1944 à Saint-Vincent sur Oust

Mr Gaston Sébilleau dirige avec ses frères une entreprise de fabrique de caisses. Lorsque la deuxième guerre éclate, il décide de rester au pays. Il est lui même grièvement blessé en 1917 au Chemin des Dames.

Mr Sébilleau est chef du secteur de Redon au réseau F2. Il s’agit d’un réseau de renseignement. Mr Pierre Régent est son agent de liaison.

La résistance a commencé par l’aide aux prisonniers qui s’évadaient des camps de Brest, Rennes, Coëtquidan. On leur procurait des faux-papiers et ils étaient confiés à une personne qui avait le moyen de les faire passer en zone libre ou qui connaissait une filière.

Chacun à l’usine connaissait les activités de leur patron. Mais pas un des 160 ouvriers ne l’a trahi.

Cette période a pris fin quand les allemands ont fermé les camps provisoires (Frontstalags) pour envoyer de l’autre côté du Rhin les prisonniers qu’ils gardaient jusqu’alors en France. Puis, l’aide a été apportée auprès des aviateurs alliés qui se faisaient abattre au cours des raids sur Saint-Nazaire ou Nantes.

A Saint Vincent sur Oust, au château de Boro, propriété de Pierre de Villeneuve (également membre du réseau F2), fonctionnait le relais d’accueil d’aviateurs alliés, dépendant du S.O.E. (Special Operations Executive) britannique, accueil organisé avec l’aide du châtelain par le docteur Queinnec, Gaston Sébilleau et Pierre Régent.

Les aviateurs regagnaient leurs pays par des vedettes rapides via les plages des Côtes-du Nord ou du Finistère.

Les réquisitions rendent difficiles la vie quotidienne. Mais les vincentais aidés des résistants s’organisent. Le boucher essaie de livrer le mimimum de bêtes aux allemands. Le système D se développe. L’électricité est parfois coupée car les allemands enlèvent les fusibles mais Pierre Régent et Alexis Hurtel vont les remettre la nuit.

Fin mars – début avril 1944, un déserteur est venu demander de l’aide à Mr Sébilleau de la part de Mr de Villeneuve. Il se disait Belge et incorporé d’office dans l’armée allemande. Il a été hébergé à la fois chez Mrs de Villeneuve et Sébilleau.

Dans la nuit du 09 au 10 juin 1944, Mr et Mme Sébilleau ainsi que d’autres membres du réseau sont arrêtés par les allemands. Le soi-disant Belge était présent avec les allemands.

Ils sont emmenés dans un camion où il y avait déjà Pierre Régent et Pierre de Villeneuve.

Les prisonniers sont emmenés au Château de Boro. On les amène au salon où se trouvent déjà l’Abbé Fleury de Saint-Vincent-sur-Oust et l’Abbé Robin de Redon venus chez M. de Villeneuvre pour y faire l’intronisation du Sacré-Cœur : ils ont été arrêtés uniquement parce qu’ils se trouvaient là. Ils y sont restés jusqu’au petit matin puis les interrogatoires “musclés” ont commencé. Les prisonniers ont été maltraités pendant les interrogatoires.

L’Abbé Robin a été relâché tout de suite. Les autres prisonniers sont restés au château puis ont été emmenés à la prison Jacques Cartier de Rennes. Puis les prisonniers quittent la France pour l’Allemagne.

Pierre de Villeneuve est parvenu à s’évader du train à Varades, lors du transport vers l’Allemagne.

Le 22 juin 1944, les nazis fusillaient dans le bois de la Grée, au lieu dit la Carrière du Houssac à Saint-Vincent-sur-Oust, six combattants de Saint Marcel : Albert Trégaro (17 ans), Jacques Benoist de Lostende ( 19 ans), Julien Le Lièvre ( 40 ans), Yves Mostade (21 ans) Marcel Sené ( 40 ans) et un inconnu.

Le 23 juin 1944, les allemands quittent le Château de Boro.

Le 22 juin 1945, une croix celtique est inaugurée sur les lieux de la fusillade. Érigée par M. Pierre de Villeneuve, elle est l’oeuvre du sculpteur Louis Année de Bains-sur-Oust. La phrase suivante est inscrite dans le Grant “Passant n’oublie pas leur sacrifice”.

Témoignage de André Voisin - témoin de l’occupation du Château de Boro
André a 17 ans en 1944.

En juin 1944, André sortait du fumier avec son père dans son village de Boro, lorsque des motards allemands ont “embarqué” les habitants du village femmes et hommes.

Tous ont été emmenés au Château de Boro occupé par les allemands. A leur arrivée, ils ont découvert l’horreur. Les allemands retenaient des prisionniers dont Pierre Régent et l’Abbé André Fleury au Château de Boro.

Les prisonniers étaient alignés le long du mur d’enceinte du château. La mitraillette était installée et prête à tirer sur les prisonniers. L’officier allemand attendait l’ordre de tirer de ses supérieurs.
Mais, au dernier moment, les allemands ont renoncé à la fusillade.

Les hommes du village (Mrs Roquet, Paud, Voisin) ont été incarcérés pendant environ 2 jours puis relâchés mais les femmes (Mme Roquet, Bréger, Sylvestre) gardées un peu plus longtemps pour s’occuper de l’intendance au château.

André a été lui aussi gardé prisonnier pendant une semaine et demie. Il y a croisé Pierre Régent, qui y était déjà prisonnier avec entre autre l’Abbé Fleury. Les prisonniers étaient gardés dans le salon du château. Chacun subissait un interrogatoire musclé mais André a subi moins de sévices que les autres prisonniers. André se rappelle des propos du père Guégan “on va tous mourir mais soyez courageux”

Un jour, on lui demande de monter dans un camion avec les autres prisonniers pour prendre le train à Rennes. Mais il ne sait pourquoi, on l’a ramené au château pour s’occuper d’un cheval, couper du bois. Un milicien était chargé de le surveiller et c’est lui qui lui fournissait la nourriture.

André est relâché le 21 juin 1944. C’est alors qu’il décide de s’enfuir vers Bains retrouver des connaissances. C’est le lendemain qu’il a entendu la fusillade du 22 juin 1944.

•Pierre Régent
Né le 4 octobre 1921 à Saint-Vincent-sur-Oust dans le Morbihan, Pierre Régent n’a que 19 ans lorsque les troupes allemandes envahissent la Bretagne. Entré dans la résistance en 1942, il est arrêté le 9 juin 1944. Incarcéré à la prison Jacques Cartier de Rennes puis au camp de Compiègne-Royallieu, il est déporté au camp de concentration de Neuengamme le 31 juillet 1944. Après les kommandos de Braunschweig, de Watensted et le camp de Ravensbrück, il est libéré le 2 mai 1945 par les Russes et revient à Saint-Vincent-sur-Oust le 26 mai. Très conscient de l’importance du devoir de mémoire, il va pendant des années donner son témoignage dans les collèges et les lycées qui le lui demandent. Il se dévoue à sa paroisse et à sa commune tant que sa santé le lui permet. Il s’éteint le 4 mars 1996.

•Rue André Fleury
L’Abbé André Fleury, né le 15 janvier 1922 à Saint-Vincent-sur-Oust a été arrêté le 10 juin à Saint-Vincent-sur-Oust puis transféré de Rennes à Compiègne le 29 juin 1944. Il a été déporté le 28 juillet 1944 de Compiègne vers Neuengamme. Il décèdera le 8 avril 1945 à Watenstedt.

•Rue du 22 juin 1944
Le 22 juin 1944, les nazis fusillaient dans le bois de la Grée, au lieu dit la Carrière du Houssac à Saint-Vincent-sur-Oust, six combattants de Saint Marcel :
→ Albert Trégaro (17 ans) : arrêté à Malestroit.
→ Jacques Benoist de Lostende ( 19 ans) : Etudiant, il était venu du Poitou afin de rejoindre le maquis breton.
→ Julien Le Lièvre ( 40 ans) : arrêté à Malestroit le 19 juin 1944 au cours d’une vérification d’identité.
→ Yves Mostade (21 ans) : arrêté le 19 juin au cours d’une mission devant la clinique de Malestroit.
→ Marcel Sené ( 40 ans)
→ Un inconnu.